Pourquoi cotiser à son REER ?

Pourquoi cotiser à son REER ?

mars 6, 2022 2 Par Vivreatempsplein

La « saison du REER » vient tout juste de se terminer, qu’est-ce que ça fait ? Pourquoi cotiser à son REER ? C’est probablement pas bien grave, je pourrai me reprendre l’an prochain. Erreur, contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est bien plus qu’un simple Régime Enregistré d’Épargne Retraite. Le négliger, c’est se tirer dans le pied.

La plus facile augmentation de salaire

D’abord, le principe du REER est très simple. Lorsqu’on y cotise, le montant versé fait diminuer notre revenu imposable. Lorsqu’on le retire, le montant retiré fait augmenter notre revenu imposable.

L’idée, c’est que notre gouvernement veut qu’on mette de côté une partie de notre salaire d’aujourd’hui, pour en bénéficier plus tard. Il nous dit, pas besoin de payer d’impôt aujourd’hui, tu nous en paieras lorsque tu seras à la retraite.

Donc, par exemple, si je gagne 50 000$ cette année et décide de cotiser 5 000$ à mon REER. Mon cher ami le fisc fera donc comme si mon revenu était de 45 000$. Ainsi, au lieu de me demander 9 960$ en impôt, il m’en demande 8 325$. Résultat, au net, à la fin de l’année, j’ai 41 675$. Si je n’avais pas cotisé à mon REER, j’aurais 40 040$. Et voilà, j’ai eu une augmentation de salaire de 1 635$ cette année, ce qui représente une hausse de plus de 3%.

Un rendement de 30% en 3 semaines

Également, on peut dire qu’une cotisation REER, ça rapporte très gros. Pourquoi cotiser à son REER ? Considérant encore un revenu annuel de 50 000$, voici pourquoi :

Montant déposé dans le REER = 5 000$

Retour d’impôt reçu 3 semaines plus tard = 1 635$

Montant total dans mes poches = 6 635$

Rendement sur mon investissement de 5 000$ = 32,7%

C’est assez difficile à battre comme investissement. En plus, ça, c’est seulement considérant les trois premières semaines. Tout le rendement futur que j’obtiendrai avec mon 5 000$ est à l’abri de l’impôt vu qu’il est dans mon REER.

Pourquoi cotiser à son REER : Financer une année sabbatique

Bien sûr, la dernière lettre de l’acronyme, c’est pour retraite. En revanche, ça ne veut pas dire que la seule raison pourquoi cotiser à son REER, c’est à la retraite. La logique, c’est de cotiser quand on gagne beaucoup pour payer moins d’impôt et de retirer quand on ne gagne plus beaucoup pour ne pas avoir à payer beaucoup d’impôt.

Et si je voulais prendre une année sabbatique pour faire le tour du monde? Départ, 1er janvier, retour 31 décembre. Pendant ce voyage, je n’aurais évidemment aucun salaire. Revenu imposable, zéro. Ça me donne une idée.

Disons que j’ai besoin d’un budget de 20 000$. Si je voulais financer cela en retirant mes REER, je vais devoir payer de l’impôt ? Oui, un grand total de 1 417$, soit 7,1%.

D’un autre côté, chaque fois que j’ai cotisé, j’ai obtenu un gain de 32% en retour d’impôt. Je garde donc malgré tout près de 25%, pas si mal.

Oui, mais si je fais ça, mon REER sera vide à mon retour de voyage. Pas tout à fait. J’ai investi mes cotisations dans des FNB indiciels responsables qui me rapportent 5% par année. J’ai donc un solde plus grand que le montant global de mes cotisations.

Évidemment, au retour, il ne me restera qu’une fraction du solde initial dans mon compte REER. Et alors ? Je n’aurai qu’à recommencer à cotiser chaque année à nouveau. Au moins, j’aurai réalisé un rêve. Comme on dit, mieux vaut une vie courte et remplie d’aventures qu’une longue vie monotone.

L’erreur est dans le nom

Régime Enregistré, jusqu’ici tout va bien. Épargne Retraite, et voilà j’ai perdu tout intérêt.

Sondage pour de jeunes travailleurs sortant tout juste de l’école : qu’allez-vous faire avec votre première paie ? D’après moi, les mots « épargne » et « retraite » ne seront pas très populaires. C’est 100% normal d’ailleurs. Évidemment qu’après 10-15 ans d’études, tout le monde veut se gâter.

Le problème, c’est que le plus important facteur déterminant la liberté financière d’une personne, c’est l’âge auquel elle commence à y penser. Dans l’idéal, la cotisation REER devrait être un must pour tout le monde, et ce, dès qu’on commence à travailler.

Comment rendre ça cool, un REER ?

Première modification suggérée : changer le mot « épargne » pour « investissement ». On aurait maintenant le REIR, ça sonne presque pareil, pas trop mêlant.

Pourquoi changer ces mots ? Parce que la différence entre épargner et investir est énorme. C’est simple, un épargnant ne deviendra jamais riche. Rappel, être riche ça veut dire avoir la liberté d’utiliser son temps pour autre chose que du travail rémunéré. Un investisseur, en étant discipliné, deviendra riche.

Démonstration :

Si j’épargne 10% de mon salaire de 50 000$ annuel durant ma carrière de disons 30 ans, j’aurai 150 000$.

Si j’investis 10% de mon salaire de 50 000$ annuel dans un placement rapportant 5% par année durant ma carrière, j’aurai 348 803$.

Dans le premier cas, mon budget retraite sera plutôt serré. Dans le deuxième, là on jase. On parle d’une différence de plus que le double. Voilà pourquoi il faut remplacer l’épargne par l’investissement.

Deuxième modification suggérée : changer le mot « retraite » pour « vie ». Parce que personne ne veut vraiment être à la retraite, tout le monde veut vivre à temps plein, tout simplement.

Encore une fois, si on demande à de jeunes travailleurs s’ils ont hâte à la retraite, les réponses ne seront probablement pas très positives. La retraite ? Voyons donc c’est dans 40 ans, pourquoi je penserais à ça aujourd’hui ?

Je cite Revenu Québec : « Vous pouvez effectuer un retrait de votre REER à tout moment. » Évidemment, le montant retiré « sera ajouté au revenu imposable, et une retenue d’impôt sera faite au moment du retrait. »[1]

Donc, ce n’est pas vrai qu’il faut attendre d’avoir 65 ans avant de pouvoir profiter de son REER. C’est le secret le mieux caché qui existe dans le domaine selon moi. C’est presque comme si on voulait que personne ne le sache.

Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Que c’est possible de retirer ses REER pour prendre une année sans travailler et faire le tour du monde. Que c’est aussi possible de l’utiliser à partir de 37 ans si j’ai atteint la liberté financière et que je n’ai plus envie d’échanger mon temps contre un salaire.

Résultat, on ne parle plus d’un REER, mais plutôt d’un REIV (prononcé rêve).

Wow, j’entends déjà les conversations dans les 5 à 7 de jeunes travailleurs : Combien as-tu cotisé à ton REIV cette année ? Le maximum, voyons. Pas toi ?

***Le contenu de ce texte doit être utilisé seulement à des fins de divertissement. Je ne suis pas planificateur financier ni certifié en quoi que ce soit. Il est important de recourir aux services de professionnels reconnus pour planifier sa retraite ou prendre toute décision financière.***

[1] https://www.retraitequebec.gouv.qc.ca/fr/flashretraite/Pages/capsule_retraite_041.aspx