
Vivre à Temps plein grâce au Minimalisme
Le Minimalisme est un concept qui peut faire peur. Comme tout ce qui est hors de la norme ou qui pousse à sortir de sa zone de confort, c’est effrayant. Cependant, l’essayer, c’est l’adopter. Avoir une mentalité minimaliste, c’est simplement d’accorder la priorité à ce qui compte vraiment dans nos vies. C’est de laisser de côté la surconsommation, le matérialisme et le conformisme pour se concentrer sur le moment présent, les relations de qualité, la croissance personnelle et le bien-être.
La leçon du confinement : Nos objets ne nous rendent pas heureux
J’aime bien essayer de tirer du positif de toutes les situations, même les plus difficiles et malheureuses. Par exemple, je crois que les confinements forcés par la pandémie nous ont poussés à réfléchir et remettre en questions nos vies. En effet, alors que nous avons été obligés de passer la très grande majorité de notre temps dans nos maisons et appartements, entourés de nos objets, meubles et sources de divertissement matérielles, nous nous sommes mis à nous remettre en question.
Au début, c’était nouveau, on faisait du pain, jouait à des jeux de société, regardait des séries Netflix complètes en l’espace d’une journée. Ça allait, parce qu’on se disait que c’était temporaire. Cependant, à mesure que les semaines de confinements se sont accumulées, de plus en plus de frustrations se sont mises à apparaitre. « Je suis tanné de toujours être assis devant mon ordinateur, de parler à presque personne en face à face, de toujours passer le temps à faire les mêmes choses ». On s’est vite rendu compte que nos maisons remplies d’objets ne nous rendaient pas heureux. Au contraire, elles étaient une source d’inconfort et de frustrations.
De nouvelles habitudes pleines de sens
C’est à ce moment où nous nous sommes mis à essayer de nouvelles choses, à vouloir faire des activités gratuites, mais pleines de sens. Nous sommes sortis marcher dans la rue avec nos familles et amis, sommes allés en randonnée dans des parcs nationaux bondés de gens comme jamais auparavant, avons commencé à lire, à cuisiner. Bref, à tenter de donner un sens à chacune de nos journées.
Ces nouvelles habitudes, je suis convaincu qu’elles vont perdurer. Nous avons réalisé que le bonheur dans la vie ne vient pas des choses, mais bien des expériences vécues. Sans s’en rendre compte, nous avons appliqué ce qui est à la base du minimalisme : trouver le bonheur, la satisfaction et la liberté en se concentrant sur ce qui compte vraiment. C’est là, le point positif que je tire de la dernière année passée à être confinés, puis déconfinés… puis reconfinés encore…
Qu’est-ce que c’est le minimalisme ?
Lorsqu’on adopte le minimalisme, on ne vit pas dans un loft entièrement peint en blanc avec pour seuls meubles un matelas au sol, un réfrigérateur, une télévision, un sofa et une lampe. Cela s’appelle être un étudiant à sa première session d’études hors du nid familial. Lorsqu’on est minimaliste, c’est très simple, chaque objet qui se trouve chez nous a une utilité et une valeur importante.
Tout ce qui est matériel doit passer le test, sinon il n’entre pas. Pour ce faire, c’est facile. Par exemple, si je n’ai pas utilisé cet objet ou porté ce vêtement dans la dernière année, je n’en ai pas besoin. Alors, j’essaie de le revendre ou je le donne.
Pour ceux qui sont encore plus intenses, Joshua Fields Millburn et Ryan Nicodemus du blog américain The Minimalists proposent un exercice. Il s’agit de faire un « party déménagement » et tout mettre ses choses dans des boites comme si on allait quitter notre foyer. Ensuite, durant un mois, lorsqu’on a besoin de quelque chose, on va le chercher dans sa boite, puis on le range à son endroit habituel. Au bout des 30 jours, tout ce qui est encore dans une boite doit sortir. C’est simple, si ces objets n’ont pas bougé, c’est peut-être parce qu’on n’en a pas besoin.
Évidemment, c’est un peu extrême, mais nous serions tous très surpris de voir à quel point nous possédons des choses qui ne nous servent à rien et qui ne font qu’occuper de l’espace. Bref, cet exercice démontre l’essence de ce qu’est le minimalisme : désencombrer sa vie pour laisser de la place à ce qui compte.
Qualité avant quantité
Selon le minimalisme, chaque fois que l’on croit avoir besoin de quelque chose, avant d’aller l’acheter, il faut prendre le temps d’y réfléchir. Comme un certain animateur dirait, il faut se demander : en as-tu vraiment besoin? Également, il faut avoir l’intention de garder cet objet aussi longtemps que possible.
C’est là que le dicton qualité avant quantité arrive. Si je me dis que je veux garder mon nouveau manteau d’hiver durant 10 ans, je vais faire mes devoirs et chercher le meilleur produit qui pourra durer aussi longtemps quitte à payer plus. Si j’ai plutôt en tête d’avoir le meilleur prix, j’achèterai sans doute quelque chose de bien moins bonne qualité et je devrai probablement le remplacer dans 3 ans.
Mon dieu !! Tu as payé 800$ pour ton manteau ?!? Tu ne disais pas que tu avais adopté le minimalisme ? Oui mais, le temps que je vais le garder mon manteau à 800$, je suis prêt à gager que tu vas en acheter 3 à 300$ chacun. Non seulement je vais avoir 100$ de plus dans mes poches en bout de ligne, je n’aurai pas accumulé 2 manteaux inutiles dans mon garde-robe.
Plus la vie est longue, plus elle est heureuse
L’idée, c’est de toujours penser à l’utilité et la durée de vie lors de tous nos achats matériels. Oui, on paiera souvent un peu plus cher, mais on aura des objets de qualité qui ne finiront pas au dépotoir au bout de quelques années. Également, lorsqu’on investit plus, on aura plus tendance à vouloir réparer plutôt que remplacer. Encore une fois, on épargne à bien des objets de finir à l’incinérateur (petite pensée pour Histoire de Jouets 3).
Personnellement, j’ai toujours le cœur brisé quand je jette quelque chose. Quand on pense à toutes les ressources qu’il a fallu pour que l’objet se trouve chez moi, c’est triste de gaspiller tout ça. En plus, on pollue notre air en le faisant bruler ou notre sol en l’enfouissant. Voilà une autre belle raison d’adopter le minimalisme. Ça permet de diminuer notre empreinte écologique.
Plus d’argent, plus de bonheur ?
Évidemment, on peut penser qu’augmenter ses revenus signifie s’approcher d’une liberté financière. Par contre, ce n’est pas forcément vrai. À mesure que le salaire des gens augmente, souvent, leurs dépenses augmentent elles aussi. Donc, pour plusieurs, plus d’argent ne signifie pas plus de liberté, mais seulement plus de choses à payer.
C’est parfaitement compréhensible d’accentuer son train de vie lorsqu’on a une hausse salariale. Tout le monde le fait et c’est très acceptable. Il est d’ailleurs vrai qu’à mesure que les revenus augmentent, la satisfaction personnelle peut augmenter et le stress diminuer.
Par contre, si notre épargne stagne, même lorsqu’on nage dans les 6 chiffres, là il y a un problème. À ce stade, les dépenses supplémentaires n’apportent pas de bonheur supplémentaire. Selon deux études américaines, lorsque le salaire annuel d’un individu atteint entre 75 000$ et 95 000$, le bonheur procuré par l’argent a atteint son sommet. Après ces montants, la courbe du bonheur ajouté par dollar supplémentaire est à son plateau. Cela signifie que, à ce stade, les nouveaux biens que l’on se procure ne nous apportent pas grand chose de plus. [1]
Personnellement, je trouve ces chiffres assez élevés. Tout de même, ça fait réfléchir. Nous avons tous l’image de personnes roulant en voiture de luxe et vivant dans un château qui ne semble pas être plus heureux que leurs voisins qui roulent en voiture usagée et vivent en appartement.
Le matérialisme est insatiable
Tout le monde a déjà eu tellement hâte d’enfin avoir un nouveau téléphone, ordinateur ou char. Puis, lorsqu’on l’a finalement obtenu, nous avons « tripé notre vie » pendant deux ou trois semaines, avons commencé à s’y habituer et ensuite, avons recommencé à avoir hâte à la prochaine bébelle. C’est simple, on s’habitue aux choses et les prenons pour acquises rapidement. Elles peuvent apporter une certaine satisfaction à court terme, mais ne peuvent pas apporter du bonheur à long terme. Le matérialisme est un désir sans fin qui ne peut jamais être entièrement comblé.
Meilleur remède anti-consommation : Transformer l’argent en temps
La solution n’est pas de ne plus rien acheter, loin de là. Le minimalisme nous indique simplement qu’il faut arrêter de désirer des choses et commencer à prioriser la vie. Pour calmer ses pulsations consommatrices, je propose deux trucs. Premièrement, il faut transformer toute décision d’achat en argent par un achat en temps. Après tout, le temps, c’est de l’argent. Pour y arriver, c’est facile, on divise le montant de l’objet par notre salaire horaire. Si je gagne 25$ de l’heure, un objet à 100$ vaut donc 4 heures.
Selon moi, cette nouvelle façon d’évaluer nos achats a un grand impact sur nos habitudes. Effectivement, avant d’aller m’acheter un diner au restaurant à 20$ le mercredi midi, je me demande si ça vaut la peine de sacrifier la première heure passée au bureau pour ça. Si j’ai vraiment faim, oublié mon lunch et que j’ai eu une matinée de fou, je vais probablement me dire que oui, mais la majorité du temps, c’est non.
Chaque paiement est un boulet qui nous garde sur la chaise de bureau
En plus de transformer l’argent en temps, il faut arrêter de prendre des décisions en fonction du paiement hebdomadaire ou mensuel qui nous est proposé. Ça, c’est mortel pour la liberté financière. Personnellement, je vois chaque paiement mensuel comme un boulet qui me force à garder mon emploi. Avant d’acheter, il faut uniquement tenir compte du prix total. Une voiture ne coûte pas 60 versements égaux de 416$ sans intérêt. Elle coûte 25 000$.
Idéalement, il faut combiner les deux trucs. Par exemple, prenons le cas de la voiture à 25 000$. Pour quelqu’un qui gagne 50 000$ net d’impôt par année, cet achat lui couterait 6 mois de travail. Quand on pense au fait que, bien souvent, cette voiture est achetée pour aller au travail, ça fait réfléchir. Avant de signer mon contrat d’achat, je ne dois pas oublier que je m’apprête à sacrifier 6 mois de travail pour mon moyen de transport… qui me permettra de me rendre à ce même travail.
Plus de liberté, plus de bonheur
Inversement, chaque montant d’argent que j’épargne me permet de diminuer le nombre d’heures que j’aurai à travailler. Par exemple, si j’épargne 50% de mes revenus durant disons 5 ans, à dépenses égales, je pourrai travailler seulement 6 mois par années durant les 5 suivantes. Si je tiens un tel taux d’épargne durant plusieurs années et même que je l’augmente à mesure que mes revenus augmentent, grâce à ma philosophie minimaliste et mes investissements responsables, je pourrai dire « bye bye boss » et le 8 à 16h plus tôt qu’on ne le pense.
[1]https://www.cnbc.com/2020/05/26/how-your-salary-and-the-way-you-spend-money-affect-your-happiness.html