
Comment Vivre à Temps plein ?
Quand on y pense vraiment, la Rat Race, c’est fait pour personne. C’est malsain, insoutenable et nul ne peut y gagner. Tout le monde suit son rythme effréné en pensant un jour triompher, mais elle n’a pas de ligne d’arrivée. Facilement, si on n’y réfléchit jamais, il est facile de s’y perdre durant de nombreuses années. La vie, c’est tellement plus que le métro-boulot-dodo, les weekends et les vacances quatre semaines par année. À notre époque et dans notre société, tous peuvent aspirer à vivre une vie pleine de sens. Tout le monde peut vivre à temps plein. Pour ça, il faut arriver à échapper à la Rat Race. Voici donc, les trois étapes à franchir pour trouver sa sortie.
Étape 1 : Le budget
D’abord et avant tout, il faut se demander ceci. Dans un monde où pratiquement tout se rapporte à l’argent, pourquoi ne jamais s’arrêter et se demander quelle est notre relation avec celle-ci ?
J’aime bien les images, je crois que ça aide à mieux comprendre dans toutes les situations. Je vous propose donc celle-ci pour imager notre relation avec l’argent. Sommes-nous ce qu’est un réfrigérateur avec les aimants ou plutôt une passoire avec l’eau ? Le réfrigérateur (vous et moi option 1) garde ses meilleurs amis, les aimants (l’argent), près de lui et les accumule avec le temps. La passoir (vous et moi option 2) laisse passer tout liquide (l’argent) qu’elle reçoit et n’en garde pas une seule goutte.
Pour savoir si on est du type passoire ou réfrigérateur, c’est simple, ça nous prend un budget. Cette simple addition de nos revenus et soustraction de nos dépenses nous permettra de répondre à cette question. C’est la clé pour faire le premier pas vers une vie à temps plein. En plus, notre budget nous indiquera quelque chose d’extrêmement révélateur. Il nous dira combien d’argent il faut pour passer au travers d’une semaine, d’un mois ou d’une année. Ça, c’est magique. C’est l’une des plus importantes variables à considérer lorsque l’on veut échapper à la « Rat-Race ».
Personne ne peut sauter l’étape du budget
Le budget, c’est définitivement un incontournable si on veut espérer échapper à la Rat-Race. Tout le monde doit connaitre l’état de ses dépenses pour y arriver. Même ceux qui gagnent des salaires exorbitants doivent le faire. Sinon, ils risquent de se retrouver en détresse financière dès qu’ils arrêteront de gagner autant d’argent. La preuve, chez les athlètes professionnels les cas de faillites sont nombreux. Selon CNBC, 60% des ex-joueurs de la NBA se retrouvent sans fortune au bout de 5 ans après leur dernier match. Dans la NFL, c’est encore plus triste. Environ 78% des retraités déclarent faillite ou n’ont presque plus rien de ce qu’ils ont gagné durant leur carrière et ce, seulement 2 ans après avoir arrêté[1].
C’est assez évident, pour vivre à temps plein toute sa vie sans soucis financiers, ça prend un budget. Normalement, trois mois de suivi suffisent pour avoir une idée fiable et représentative de l’état de ses finances. Ce n’est vraiment pas si difficile, et je vous l’assure, ça en vaut la peine. Le but est simplement de savoir combien d’argent entre et combien sort. Pour ce faire, plusieurs méthodes existent et de nombreuses ressources sont disponibles.
Comment se faire un budget ?
Une simple recherche internet : « comment se faire un budget ? » permet de rapidement y arriver. Vous pouvez aussi télécharger une application qui fait le suivi automatique de toutes vos opérations dans vos comptes bancaires. Personnellement, j’utilise l’application Mint. Elle permet de catégoriser ses dépenses et d’avoir un budget mensuel qui se rempli automatiquement.
Sinon, il y a la méthode plus traditionnelle du bloc-notes, ou du fichier Excel, selon laquelle chaque fois que vous recevez ou dépensez de l’argent, vous le notez et faites les additions de tout ce qui a été compilé au bout du mois. Bref, peu importe la méthode, l’important est de le faire.
Prochaine étape, mettre notre budget au régime
Premièrement, une fois que le budget est fait, il est possible de savoir si, au bout du mois, il y a des surplus ou un déficit. Si le résultat est dans le rouge, pas de panique, il faut simplement couper dans le superflu. Sinon, on risque d’être en train de vivre au-dessus de nos moyens, d’accumuler les dettes et de devenir complètement dépendants de notre gagne-pain.
Ensuite, il faut faire dégonfler le budget. Par contre, il ne faut pas tout sacrifier. Par exemple, quelqu’un qui est passionné de cinéma ne doit pas complètement arrêter d’y aller parce qu’il veut équilibrer son budget. Au contraire, cette personne peut absolument se permettre de continuer. Après tout, le but c’est de vivre à temps plein et ce, tout de suite. Il faut donc garder un certain équilibre si on veut y arriver. Par contre, il faudra y aller graduellement et commencer à couper de plus en plus dans les autres dépenses qui n’apportent pas autant de satisfaction (le popcorn et le breuvage à 20$).
Évidemment, l’objectif est d’avoir des surplus et de les faire augmenter. Là où les gains sont les plus potentiellement grands, c’est dans les postes de dépenses les plus importants comme le logement, la voiture et les télécommunications. Par exemple, pour un couple sans enfants, passer d’un 4 et demi à un 2 et demi peut représenter quelques centaines de dollars par mois. Aussi, vendre la deuxième voiture et n’en conserver qu’une seule peut faire économiser plusieurs milliers de dollars par année. Chaque personne trouvera la catégorie dans laquelle il sera le plus avantageux de couper. Il n’existe pas de solution miracle applicable à tous les cas malheureusement.
La beauté d’arriver à générer des surplus, c’est que peu à peu, on devient graduellement moins dépendant de son travail. C’est prouvé, moins on en est dépendant, plus le travail devient agréable, et plus la liberté de faire ce que l’on veut est à notre portée. La vie est trop courte pour continuer à faire quelque chose qui ne nous plait pas pour “payer ses comptes”.
Pas difficile d’être premier(ère) de classe en épargne quand on est Québécois(e)
Si vous regardez votre budget et n’aimez pas ce que vous voyez, ne vous en faites pas. À ce stade-ci, ce n’est pas dramatique. Aux dernières nouvelles, le taux moyen d’épargne des Québécois et Québécoises était de 8%[2]. Petite comparaison en temps plutôt qu’en dollars, le ou la Québécois(e) moyen(ne) prend 12,5 ans pour épargner l’équivalent d’une année de salaire. C’est donc compréhensible que pour la majorité, prendre une année sabbatique, ce n’est même pas une option. Considérant ceci, le moment où ce sera possible « d’arrêter » c’est à la « retraite » dans bien des cas. Cette fameuse « retraite » financée par une pension offerte au bout d’une carrière entière. Cette fameuse « retraite », seulement possible plus ou moins autour de la soixantaine.
Je mets entre guillemet les termes « arrêter » et « retraite » puisque je ne les aime pas du tout. À 25 ans, personnellement, cette idée d’attendre à la fin de ma carrière pour enfin me permettre « d’arrêter » et de faire ce que je veux me rend anxieux. Je parle ici de vouloir échapper à la Rat-Race, ça ne signifie pas vouloir arrêter d’être productif. Au contraire, de l’autre côté, ce qu’il y a, c’est une quantité infinie de possibilités. C’est une vie dans laquelle nous avons la liberté de choisir de faire ce qui nous passionne.
Pourquoi mettre les efforts et le temps nécessaire pour mieux gérer ses finances ?
Oui, prendre le dessus de ses finances demande des efforts. Par contre, ça en vaut tellement la peine. En écrivant ces lignes, je vise toutes ces personnes qui se sont dit à un moment ou à un autre : « ce serait tellement fou si je pouvais vivre de ma passion », mais qui ne croient pas que ce soit possible parce que ça représenterait un trop grand risque ou une trop grande baisse de revenus. Combien de fois la fameuse phrase : « Je ne peux pas me permettre ça, j’ai des comptes à payer. » est-elle prononcée par des gens qui ne savent même pas combien ils dépensent aux restaurants en un mois ?
Petite réflexion, en épargnant 50% de nos revenus, logiquement, au bout de 2 ans, nous aurions accumulé l’équivalent d’une année de salaire. En faisant cela, on se donnerait la possibilité, en 24 mois seulement, d’avoir l’argent nécessaire pour les 12 prochains sans avoir à travailler une seule heure dans l’année. Cela nous laisserait une année complète de « vacances » pour : enseigner un sujet qui nous passionne (ex : golf, yoga, cuisine, etc.), faire le tour du monde, passer du temps avec nos amis/familles tous les jours, écrire un livre ou un blogue, s’entrainer pour courir un marathon, bref, tout ce que vous voulez bien imaginer de possible.
Je l’avoue, le paragraphe précédent possède quelques failles. Effectivement, dans ce scénario, au bout d’un an, il faudrait retourner au travail. En plus, nous nous exposerions au risque de se retrouver sans emploi, ce qui n’est vraiment pas idéal bien évidemment.
Il ne faut tout de même pas se décourager. C’est possible de transformer cette courte période de liberté en une vie entière. Il y a deux solutions pour que ce soit réalisable. La première, trouver une manière de gagner de l’argent en faisant quelque chose qui nous passionne. Avec un peu de volonté et de créativité, c’est possible. La deuxième, qui est encore plus simple, c’est l’épargne combinée à la magie de l’investissement qui fait travailler notre argent pour nous, 365 jours par année. Je vous garantis qu’en épargnant et en investissant 50% de votre salaire, vous pourrez « arrêter » bien avant l’âge normal de la « retraite ».
Qu’est-ce qu’il est en train de dire là lui, épargner 50% de mon salaire ? Je dois payer ma maison ou mon loyer, ma voiture, mes factures de téléphone et d’internet, mon épicerie. C’est impossible qu’après tout ça, il me reste la moitié de ce que je gagne. Et bien, je vous annonce que ça l’est. Il faut seulement être motivé, discipliné et un peu créatif. Vraiment tout le monde le peux.
Étape 2 : Éliminer ses dettes
« Un emploi, ce n’est qu’une solution à court terme pour un problème à long terme »
– Robert Kiyosaki
Dans notre société, nous avons un grand luxe, celui de pouvoir choisir ce qu’on veut faire chaque jour. Il faut en profiter.
Comme toute personne ayant actuellement un emploi satisfaisant ou non, un jour, il y a de très fortes chances que nous voulions nous réorienter vers autre chose pour être plus heureux. Pour avoir cette possibilité, il faut éviter d’avoir trop de dettes
C’est très simple, chaque montant que l’on doit nous rend dépendant de notre travail. En effet, à moins de considérer l’option de s’échapper au Panama en bateau à voile, lorsqu’on a des dettes, il faut que les paies entrent de façon constante pour pouvoir régler ses comptes.
Pour échapper à la Rat Race, éliminer ses dettes doit être une priorité. Soldes non remboursés sur des cartes ou des marges de crédits, prêts auto, prêts étudiants, tous doivent être réduits à zéro.
Que faut-il rembourser en premier ?
Avant toute chose, pour savoir par où commencer, il faut prendre le temps de regarder qu’est-ce qu’on doit et à quel taux d’intérêt. Ensuite, il faut rembourser ses dettes en commençant par celle ayant le plus haut taux d’intérêt. L’objectif est de ne plus en avoir, autant que possible.
Je tiens à préciser que, selon moi, l’hypothèque fait partie des dettes à éliminer le plus vite possible. La décision d’acheter une maison peut en être une très bonne. Il faut simplement être conscient que cela nous oblige à obtenir des revenus constants pour être en mesure de faire les paiements à chaque mois. Avant d’acheter, je crois qu’il faut y réfléchir très sérieusement et considérer toutes les options.
Par contre, je rappelle que bien qu’il soit très important de réduire ses dettes, il ne faut pas non plus tout sacrifier pour le faire. Effectivement, pour demeurer sain d’esprit, il faut se permettre quelques « luxes », mais seulement ceux qui nous font réellement du bien. Une sortie au restaurant en amoureux, une partie de golf entre amis ou une journée de ski en famille font partie de ces luxes. Une troisième paire de souliers pour l’été, peut-être un peu moins. Encore là, c’est subjectif, à chacun(e) ses préférences.
Aussi, pour les prêts étudiants et les hypothèques qui ont de très faibles taux d’intérêts, il peut être préférable d’étaler le remboursement sur le long terme et utiliser les surplus d’argent pour investir. C’est la prochaine étape dans le processus, mais c’est intéressant si et seulement si, le rendement sur les investissements est supérieur à l’intérêt payé sur les dettes bien sûr.
Pourquoi rembourser ses dettes au lieu de se « gâter » ?
Finalement, c’est simple, à mesure que les dettes diminuent, la liberté augmente. Effectivement, quand on arrête d’être dépendant de notre salaire pour pouvoir régler nos dettes, on a tendance à beaucoup plus apprécier notre travail et à mieux dormir le soir.
Une fois les dettes éliminées complètement, l’étape 2 dans la quête qui mène à arriver à échapper à la Rat Race est accomplie ! Satisfaisant, n’est-ce pas ? La troisième l’est encore plus à mon avis.
Étape 3 : Investir
« La richesse n’est pas la quantité d’argent qu’on possède, mais la façon dont on l’utilise. »
– Paulo Coelho
Maintenant que le budget est fait, que les dettes sont choses du passé et que les surplus s’accumulent de façon régulière, qu’est-ce qu’on fait ? Et bien, nous en sommes au moment le plus excitant et gratifiant dans notre parcours jusqu’à maintenant selon moi. C’est le temps de faire travailler notre argent pour nous, de mettre par-dessus notre chapeau d’employé(e) celui de l’investisseur(euse).
Le jour où l’on commence à investir, on met un pied de l’autre côté de la porte de sortie et on commence à échapper à la Rat Race. C’est très simple, à ce moment, en plus de nos revenus actifs (salaire), on commence à obtenir des revenus passifs (rendement). Même quand on dort, quand on écoute la télé, quand on fait n’importe quelle activité pour laquelle on ne reçoit pas un salaire, si on est un(e) investisseur(euse), on gagne de l’argent. Mais, comment on fait pour investir notre argent ? C’est vraiment simple, il existe une multitude de façons de le faire.
Tout le monde peut investir
Si on a un compte épargne à taux d’intérêt « élevé »? On a investi. Sans doute pas de la manière la plus efficace, mais nous l’avons fait. Et oui, notre argent qui est là à « chiller » dans son confortable compte épargne nous rapporte du rendement. Le rendement signifie l’argent gagné grâce à son argent investi, tout simplement. Évidemment, par contre, « chiller » n’est pas la meilleure option pour nos dollars investis.
Effectivement, il faut les faire travailler aussi fort que nous le faisons nous-même. Pour ça, il y a, entre autres, les marchés boursiers et l’immobilier. Chacun possède, évidemment, son lot de risques. Cependant, comme dans tout, qui ne risque rien n’a rien. En plus, de nos jours, il n’a jamais été aussi facile et accessible à tous d’investir.
Personnellement, je m’en tiens à la bourse et je le fais grâce à mon compte sur la plateforme Wealthsimple Trade. Éventuellement, je voudrais essayer autre chose, mais pour le moment, ça me suffit. Je ne veux cependant pas entrer dans les détails techniques tout de suite.
Investir pour changer notre vie
L’important à ce stade-ci est de comprendre l’importance de ne pas seulement être un employé dans sa vie. En étant aussi un investisseur, on obtient des revenus passifs. Logiquement, plus on investit, plus on obtient de revenus passifs. En même temps, grâce à ces revenus, on a de moins en moins besoin de notre salaire pour maintenir notre niveau de vie. Personnellement, c’est en lisant le livre Père riche, père pauvre de Robert Kiyosaki que j’ai pu prendre conscience de tout cela et réaliser à quel point c’est important de le comprendre pour arriver à échapper à la Rat Race.
Avec le temps, nos investissements prendront de la valeur et grâce à notre épargne, nous aurons toujours plus d’argent à investir. Ajoutons à cela la magie des intérêts composés, soit l’intérêt générés sur de l’intérêt, et nous avons une recette gagnante. Tôt ou tard, si on est discipliné, nos revenus passifs couvriront une proportion considérable de nos dépenses. Finalement, le jour où ces revenus dépasseront notre salaire, et ça arrivera, enfin, nous aurons réussi à échapper à la Rat Race pour toujours.